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instituez les gymnasies esquelz estoit con
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fessee et congneue la tressalutaire medecine
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laquelle aux courages et espris perturbez
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conferoit et donnoit fomens et nourrissemens
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tresioyeux. Da la vint que socrates ce grant
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amateur et cultiueur de philozophie premier
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commenca disputer des meurs. Et quant
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il veit quil ne pouuoit mettre es choses na
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turelles certaine fin des biens et de souue⸗
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raine felicite il donna aux estudes des ver
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tuz moralles les haultes contemplacions
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de sa pensee. Et tellement resplendit en phi⸗
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lozophie quil fut dit lauoir euoquee du ciel
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Car comme ainsi fust quil regardast iceulx
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hommes mortelz procliues et enclins aux
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vices. Cogitant par ce remede aller a len⸗
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contre des meurs confuses en la publique
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place des ioustes aux atheniens il enseigna
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iceulx commandemens qui cloent et euurent
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les lipides et cleres fontainnes du souuerain
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bien. Apres la mort de socrates succeda le
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diuin platon qui non sans cause consumma
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et vsa bonne part de son aage en moralle
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philozophie affin que par icelle estude il peust
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mieulx et plus sainement subuenir et don⸗
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ner secours au genre humain. Car il escri
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uit loix tressalutaires. Ediffia la tresspeci
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euse et belle chose publique/ constitua la tres⸗
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ioyeuse societe humaine / imposa frain a
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libidinosite Et excita lignauie et pourete
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des hommes mortelz a vertu. Toutesfoys en
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ceste aage et tempeste des philozophes est
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entreuenue la fulgente et resplendissante a⸗
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age des poetes qui pour la ioyeusete de di⸗
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re et de faindre ne obtenoit pas maindre lieu
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entre les sages. Desquelz aucuns ont cele⸗
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bre et fait le dictie heroique auecques tres⸗
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ornee escripture: par lequel les choses diui⸗
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nes et humaines ont acoustume de estre de
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chantees prononcees et dictes. Aucuns ont
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compose poesies treselegantes de agricul
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ture. Les aultres des planetes cours des
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estoilles et du mouuement des cieulx. Au⸗
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cuns de lempire de amours comme les ele
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giaques. Aucuns de la miserable ruine des
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roys et des princes: ainsi que les tragiques
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Et les aultres auecques grande liberte de
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dire honnorerent et mirent en bruit la come
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die que les grecz appellerent archee: com⸗
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me principalle maniere de dire en ioyeuse⸗
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te. Du nombre desquelz Aristophanes:
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Eupolis: et Cratin tresnobles poetes et ora
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teurs eurent bruit et resplendirent.Car com⸗
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me ilz veoyent la ieunesse des atheniens et de
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toutes les aultres parties de grece estre enlas⸗
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see et prinse en tous genres de libidinositez:
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voluptez: et ordures. Jlz prindrent occasion
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de les noter. Et en plain langage franche
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ment mordoyent et reprenoyent les vices et
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pechiez de tous hommes pecheurs. De ce⸗
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ste ancienne comedie noz latins ont forme
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leur genre de souuent escripre non inele⸗
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gant: mais tresbien aorne. Et premiere⸗
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ment vng poete nomme lucilius donna aux
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latins la poesie nommee satire en laquelle nom
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meement il chantoit les pechiez des princes
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romains: et des citoyens priuez resiouissoit
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et esmouuoit toute la cite par sa ioyeuse ma⸗
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niere de dire. Non point mene par ceste rai
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son affin quil exercast vne vanite ou vne
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effrenee procacite de parler. Mais affin quil
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excitast les estudes et doctrines salutaires
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des vertus et chassast les vices de entre les
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hommes. Ainsi satyre est toute du temps
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des latins et de leur composition ainsi que
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dit Quintilianus ou dixiesme liure des instituti⸗
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ons oratoires. Et ainsi pour satyre laquelle
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nous auons: les grecz traicterent larchee et
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premiere comedie. Apres Lucylius rude en lan⸗
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gage: mais aucteur non a repentir par vrba
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nite et ciuique mordacite contre les pecheurs
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succeda orace le venusien qui plus net et plus
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apparent en langage et doulceur de parler
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ne desseruit et merita point par satyre peti⸗
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te gloire. Perse vng seul liure en laissa ou
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quel il commanda son nom a tousiours estre
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immortel. Le dernier et prince de tous fut Iu
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uenal qui en son tresioyeux et tresdoulx lan⸗
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gage de poetrie a embrasse tout ce qui a re⸗
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splendy aux dictz des aultres poetes. O
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meurs. O temps dignes de louenge pour
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quoy ne commencent les hommes de nostre temps
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a vous sauorer et gouster. Pourquoy ne hon
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norent ilz les poetes et les interpretes diceulx
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Ignorent ilz quilz ne veullent ou profiter ou de
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lecter ou dire ensemble choses ioyenses et con⸗
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uenables a vie. Certainement les poetes en
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seignent qui sont les maulx et les biens
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Quippe a⸗
pud grecos
primitus insti
tuta. etc.

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Vnde et socra
tes ille ma⸗
ximus etc.

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Post fatum
vero socra
tis. etc.

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Tempesta⸗
te tamen philosophorum.
etc.

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Quorum quidem
heroicum. etc.

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Ex hac ve
teri come⸗
dia. etc.

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Igitur saty⸗
ra tota lati
norum est. etc.

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Post lucili
um eloquio
tudem. etc.

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O mores.
o tempora vt quid
nostrates.
etc.