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refraindre sa pensee et souuent apres la re⸗
uelation de son cas encourt griefue tristes⸗
te sa force luy tenoit aux cheueux lesquelz
subornee de ses ennemys elle luy couppa
puis fut prins et eut les yeulx creuez et plo
ra sa folle reuelation. Pource dit lescripture
Tu qui me enseignes a taire aucunes cho
ses et les celer: celle les premierement Et ia
mais ne monstre a ta femme le secret de ta
pensee Et ou secret de ton lit ne dy point
mal du riche Car les oyseaux du ciel por⸗
teront ta voix et ceulx qui ont pennes an⸗
nonceront ta sentence. A ton amy et a ton
ennemy ne vueilles raconter ton sens Et se
tu as faict aucun delict de quoy mal te peut
aduenir garde toy de le descouurir.
QVi ne veult absconser et tai
re les secretz de sa pensee
mais les offre a sa femme et
a toutes gens et leur desclaire
tout ce quil veult ce quil a
estably ou conceu en icelle pensee il est pur
fol et repute fol de tout homme saige.
iadis auoit este vng noble homme tresfort
il neust point este aueugle la teste tousee
de que Amphiaraus vng grant clerc vati
cinateur inuite aux batailles thebayennes
doubtant les futures dispositions mauuai
ses pour luy se alla cacher Toutesfoys fi
nablement fut enseigne par la propre bouche de
sa femme. Les hystoires des anciens et les
premiers enseignemens nous racontent que femme
nest iamais bonne garde de secret. Et pour
tant cellons noz secretz aux matronnes qui
nont point congneu celer les choses secretes
par elles commises Et se garde le saige de cel
luy qui publicquement monstre ses secretz et qui
na point aprins a les celer Tu aussi qui
veulx tenir ton cas secret Fuy le percuncta
teurcestassauoir cellu qui de toutes cho⸗
ses se enquiert/ car cest vng baueur. Et se
vante tousiours des choses grandes. Et
que toutes choses luy sont prosperes et secon
des en amour. Et si adoncques dung tel ba⸗
billart et menteur vanteur aussi qui de toutes
choses se enquiert aucun vouloit enquerir
les parolles et deceptions. En toutes ses
choses il le approuueroit menteur Car
a vng babillart vanteur et menteur or⸗
dinaire rien nest si desplaisant que quant
on le reprent. De laquelle follie con ⸗
gnoist tout homme saige qui escoute les
parolles dung tel flaioleur quil nour⸗
rit vng cocu scabreux et le assouage de
desires les secretz de ta pensee demeu⸗
rer caichez Fay que tu ne me die pas
ce que a peine ie puys celler et absconser
Et affin que tu celles ta chose occulte en ta
secrete poictrine ne le monstre point aux
autres/ mais soyes par tout taciturne car
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tent aucuns secretz en leur cueur soyent
subtilz et se gardent quilz ne monstrent
aux autres folement telles choses ainsi
ilz demoureront plus seurs en tout temps
Car iadis dist vng prophete de la saincte
gent Ie estudieray garder a moy mes⸗
mes le secret de ma pensee Ainsi fol est qui
le reuele et dit a aultruy.
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refraindꝛe ſa penſee et ſouuent apꝛes la re⸗
uelation de ſon cas encourt griefue trieſ⸗
ſe Et ſont compareʒ iceulx folʒ a ſanſon
foꝛtin qui reuela a ſa fēme dalida que tou⸗
te ſa foꝛce luy tenoit aux cheueux leſquelʒ
ſuboꝛnee de ſes ennemys elle luy couppa
puis fut pꝛins et eut les yeulx creueʒ et plo
ra ſa folle reuelatiō. Pource dit leſcripture
Tu qui me enſeignes a taire aucunes cho
ſes et les celer:celle les pꝛemierement Et ia
mais ne monre a ta femme le ſecret de ta
penſee Et ou ſecret de ton lit ne dy point
mal du riche Car les oyſeaux du ciel poꝛ⸗
teront ta voix ⁊ ceulx qui ont pennes an⸗
nonceront ta ſentence. A ton amy et a ton
ennemy ne vueilles racōter ton ſens Et ſe
tu as faict aucun delict de quoy mal te peut
aduenir garde toy de le deſcouurir.
QVi ne veult abſconſer et tai
re les ſecretʒ de ſa penſee
mais les offre a ſa femme ⁊
a toutes gēs ⁊ leur deſclaire
tout ce quil veult ce quil a
eably ou conceu en icelle penſee il e pur
fol et repute fol de tout homme ſaige.
De ce nous auōs exemple de Sanſon qui
iadis auoit ee vng noble homme treſfoꝛt
il neu point ee aueugle la tee touſee
ſi ſon amye Dalida neu point ſceu le ſe⸗
cret de ſa penſee.Stacius dit en ſa thebay⸗
de que Amphiaraus vng grant clerc vati
cinateur inuite aux batailles thebayēnes
doubtant les futures diſpoſitions mauuai
ſes pour luy ſe alla cacher Touteſfoys fi
nablemēt fut enſeigne ꝑ la ꝓpꝛe bouche de
ſa femme.Les hyoires des anciens et les
miers enſeignemēs noꝰ racōtent fēme
ne iamais bōne garde de ſecret. Et pour
tant cellons noʒ ſecretʒ aux matronnes q
nōt point gneu celer les choſes ſecretes
ꝑ elles miſes Et ſe garde le ſaige de cel
luy q publicq̄ment mōre ſes ſecretʒ et q
na point apꝛins a les celerTu aui qui
veulx tenir ton cas ſecret Fuy le ꝑcūcta
teurceaauoir cellu q de toutes cho⸗
ſes ſe enqert car ce vng baueur.Et ſe
vante touſiours des choſes grādes. Et
q̄ toutes choſes luy ſont ꝓſperes et ſecon
des en amour.Et ſi adoncs dūg tel ba⸗
billart ⁊ mēteur vāteur aui q de toutes
choſes ſe enquiert aucun vouloit enq̄rir
les parolles et deceptions.En toutes ſes
choſes il le appꝛouueroit menteur Car
a vng babillart vanteur et menteur oꝛ⸗
dinaire rien ne ſi deſplaiſant que quāt
on le repꝛent. De laquelle follie con ⸗
gnoi tout homme ſaige qui eſcoute les
parolles dung tel flaioleur quil nour⸗
rit vng cocu ſcabreux et le aouage de
ſes mains Pource dit Seneque. Se tu
deſires les ſecretʒ de ta penſee demeu⸗
rer caicheʒ Fay que tu ne me die pas
ce que a peine ie puys celler et abſconſer
Et affin tu celles ta choſe occulte en ta
ſecrete poictrine ne le mōre point aux
autresmais ſoyes ꝑ tout taciturne car
ſe le roy achab neu iamais mōre a ſa
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tent aucuns ſecretʒ en leur cueur ſoyent
ſubtilʒ et ſe gardent quilʒ ne monrent
aux autres folement telles choſes ainſi
ilʒ demoureront plus ſeurs en tout tēps
Car iadis di vng ꝓphete de la ſaincte
gent Je eudieray garder a moy meſ⸗
mes le ſecret de ma penſee Ainſi fol e q
le reuele et dit a aultruy.